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                         CONTRE LA BOURSE DU PROFIT,  UNE 
                        BOURSE DES IDÉES  |  
                    
                      | 
                         1]   | 
                      
                         DE L'IMPERTINENCE DES 
                      JOURNALISTES  |  
                    
                      | 
                         2]   | 
                      
                         DÉCLARATION UNIVERSELLE  DES DROITS 
                        DE L'ÊTRE HUMAIN  |  
                    
                      | 
                         3]   | 
                      
                         ÇA S'EST PASSÉ UN DIMANCHE…  |  
                    
                      | 
                         4]   | 
                      
                         HUMILITÉ  |  
                    
                      |   | 
                        |  
                    
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                |   | 
                
  CONTRE LA BOURSE DU PROFIT,  UNE BOURSE 
                  DES IDÉES |  
              
                |   | 
                
                    On a 
                  assisté, en France, non à une victoire de l’extrême droite 
                  mais à l’effondrement d’un système politique qui, sous couvert 
                  de représenter les citoyens, ne représente plus que lui-même. 
                   
                  Plus soucieux de la gestion de leurs émoluments 
                  et de leurs rivalités de pouvoir que du bien public, les 
                  hommes politiques se sont coupés des réalités sociales et des 
                  problèmes de l’existence quotidienne. La crise de la politique 
                  spécialisée dans la gestion de la faillite sociale est le 
                  reflet de la crise inhérente à une économie qui n’investit 
                  plus dans la production des secteurs vitaux, ferme les usines, 
                  démantèle les services publics et, se consacrant 
                  principalement à la spéculation boursière, ne vise plus qu’à 
                  arracher, au coup par coup, des profits à court terme. 
                  Depuis des décennies, les électeurs sont 
                  confrontés à une alternance où l’incompétence de gauche et 
                  l’incompétence de droite se succèdent immuablement avec, à sa 
                  traîne, la corruption, la surenchère démagogique, le 
                  clientélisme, l’obédience aux multinationales. L’écœurement, 
                  le ressentiment et la fascination masochiste que provoquent 
                  tant de cynisme, de mépris, d’ignorance de la part de ceux qui 
                  prétendent nous gouverner ne font pas seulement le lit de 
                  l’extrême droite la plus bête d’Europe, ils risquent aussi 
                  d’abêtir la foule qui élève, dans un désarroi émotionnel 
                  similaire, les barricades de la raison et de l’humanisme 
                  contre la barbarie raciste, xénophobe, concentrationnaire d’un 
                  Père Ubu, parfaitement rompu aux manipulations 
médiatiques. 
                  Le « front uni » contre le populisme n’est pas 
                  un programme, c’est une dérobade qui risque de se payer cher 
                  si une nouvelle forme de gouvernement du bien public n’est pas 
                  mise en place par une politique de proximité rencontrant les 
                  préoccupations de chacun, dans son village ou son 
quartier. 
                  L’individu a toujours été au service de la 
                  communauté, il est temps que la communauté soit au service de 
                  l’individu. Il est temps qu’à l’aveuglement grégaire se 
                  substitue la conscience individuelle. Le refus de la société 
                  marchande implique la création d’une société vivante. 
                  Nous n’écraserons les factions du profit et de 
                  la mort qu’en créant partout les conditions d’une vie 
                  meilleure. Considérant que l’imagination, la créativité, la 
                  volonté d’améliorer la vie quotidienne et son environnement 
                  font cruellement défaut aux forces les mieux disposées au 
                  changement de société, nous souhaitons en appeler à 
                  l’inspiration créatrice des hommes, des femmes, des enfants en 
                  publiant et diffusant toutes recherches visant au seul progrès 
                  qui nous intéresse : le progrès humain des comportements, des 
                  mœurs, des sociétés. 
                  Contre la Bourse du profit, c’est une bourse 
                  des idées que nous voulons mettre en œuvre en collationnant un 
                  ensemble de réflexions, de rapports d’expérience, de projets 
                  d’amélioration de la vie quotidienne. 
                  Une première liste de thèmes 
                  
                    
                    
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                          - invention, mise en œuvre, modes d’emploi et 
                          financement d’énergies. 
                          
 - innovations thérapeutiques. Comment les soustraire 
                          à la dictature du profit. 
                          
 - développement et financement de l’agriculture 
                          naturelle. 
                          
 - comment garantir la sécurité des citoyens par le 
                          refus de la prédation généralisée et contre 
                          l’idéologie sécuritaire et le marché de la peur ; 
                          comment créer des territoires libérés du fétichisme de 
                          l’argent. 
                          
 - projets de reconstruction environnementale, îlots 
                          boisés, potagers publics, rues restituées aux 
                          promeneurs et aux enfants et libérées de l’ennui et de 
                          son agressivité, élimination des ghettos de riches et 
                          de pauvres. 
                          
 - fin de l’enseignement concentrationnaire : comment 
                          exiger la multiplication de petites entités scolaires 
                          avec des classes d’une douzaine d’élèves et des 
                          accompagnateurs d’apprentissage plus nombreux, mieux 
                          qualifiés et mieux payés. 
                          
 - allocation de base accordée à tous les citoyens 
                          dès l’âge de 18 ans. 
                          
 - comment assurer le financement des secteurs 
                          publics par une taxe imposée aux spéculations 
                          boursières et aux revenus élevés. 
                          
 - tribune des inventeurs. 
                          
 - tribune de défense internationale de la femme et 
                          de l’enfant. 
                          
 - comment assurer la gratuité des transports 
                          publics. 
                          
 - dépassement de la démocratie parlementaire par la 
                          démocratie directe telle qu’elle s’exercerait dans les 
                          assemblées citoyennes et selon le principe 
                          « l’humanité prime le nombre ». (De quelque 
                          adhésion massive qu’ils se prévalent, nous refusons 
                          les édits de la barbarie et des entreprises 
                          mortifères. Il n’existe ni liberté, ni loi, ni droit 
                          privé ou public, ni excuse, ni protection, ni réserve, 
                          ni exception qui puisse susciter, autoriser, 
                          justifier, tolérer un acte contraire à l’humanité, 
                          qu’il soit le fait d’un gouvernement, d’un État, d’une 
                          nation, d’une région, d’une ethnie, d’une tribu, d’une 
                          collectivité, d’une famille, d’un groupe, d’un 
                          individu. À chacun est dévolu le droit de le dénoncer 
                          et d'intervenir avec les moyens dont il dispose et le 
                          secours de la solidarité qu’il éveille, car il n’est 
                          personne qui ne se trouve concerné par une barbarie, 
                          soit-elle perpétrée aux dépens d’un seul). 
                          
 - comment éviter dans les assemblées citoyennes les 
                          pièges du corporatisme, du protectionnisme, du 
                          régionalisme, de la bureaucratisation de type syndical 
                          ou politique ; comment passer d’une position défensive 
                          (contre des nuisances locales, par exemple) à la 
                          création d’un nouveau tissu social. 
                          
 - comment assurer la liaison constante entre des 
                          projets locaux et le caractère global des problèmes 
                          posés par le totalitarisme de l’économie 
                          mondiale.
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                   DE L’IMPERTINENCE DES 
              JOURNALISTES  |  
              
                | 
                   Quelle audace ! Incisifs, pugnaces, 
                  combatifs, refusant les faux-fuyants, les réponses tronquées, 
                  les échappatoires trop commodes, revenant sur le passé, les 
                  affaires, les dérapages, les jeux de mots ignobles, les 
                  journalistes nous ont donné, ces derniers jours, une image 
                  revigorante du métier d’intervieweur, de cet irrespect qui 
                  fait les bonnes questions, de cette impertinence qui oblige 
                  aux réponses éclairantes.  
                  Bravo ! Jean-Marie Le Pen n’a qu’à bien se tenir.  
                  Mais pourquoi diable avoir attendu la douche froide du 21 
                  avril pour rompre ainsi avec cette retenue, pour ne pas dire 
                  cette complaisance, qui caractérisent si souvent les rapports 
                  entre le monde de la presse et celui de la politique ? 
                  Pourquoi ne pas avoir usé de cet esprit frondeur, dérangeant, 
                  de ce mordant face à un Jacques Chirac, à ses revirements, à 
                  ses promesses non tenues, à ses égarements, à ses 
                  indélicatesses ?  
                  Comme s’il s’agissait de se faire pardonner on ne sait 
                  quelles "fautes" : le suivisme à l’égard des sondages, le 
                  traitement sensationnaliste de l’insécurité… Comme si, pour se 
                  rattraper, on en rajoutait, au point de confondre parfois le 
                  devoir d’informer et le besoin de se justifier. Comme si l’on 
                  devait se résoudre à répondre aux simplismes ravageurs du 
                  Front national par des arguments qui relèvent au mieux de la 
                  propagande électorale ou du marketing politique - le "nouveau" 
                  Chirac - , au pire d’un racisme à rebours : ce "facho" de 
                  "grand blond".  
                  On en fait trop, au mépris des règles d’équité dont doit 
                  bénéficier tout candidat, quel qu’il soit. Que si peu de 
                  commentateurs aient relevé ce qu’il y a de choquant dans le 
                  refus de Jacques Chirac de débattre avec le leader de 
                  l’extrême droite est, de ce point de vue, éclairant et 
                  instructif. Comment ne pas souligner la mauvaise foi, la 
                  tromperie, qui consistent à tenter de nous faire croire que le 
                  refus de tout compromis avec le Front national doit conduire 
                  nécessairement au refus de tout débat ? Beau tour de 
                  passe-passe ! Comme si l’on ne devait débattre qu’entre gens 
                  bien élevés… C’est vrai qu’il est assez commode de choisir ses 
                  adversaires. Pratique mais guère démocratique. 
                  Discutable du simple point de vue du respect des électeurs, 
                  ce refus est, de plus, politiquement stupide : c’est justement 
                  cette impression d’un traitement inégal de la part des médias, 
                  selon que l’on appartient ou non à la classe dirigeante, qui 
                  alimente notamment le vote protestataire. Laissons aux 
                  professionnels de l’antifascisme les imbécillités du genre 
                  "pas de liberté pour les ennemis de la liberté" qui 
                  redeviennent de mode sur le pavé parisien et répétons qu’il 
                  n’y a pas de petits arrangements avec les principes, fût-ce au 
                  nom des meilleures causes. 
                  Alors que le Front national renoue avec la violence faite à 
                  la presse - une équipe de Canal + a été malmenée lors 
                  d’une conférence de presse au siège de ce parti à Saint-Cloud 
                  comme l’ont été une quinzaine de journalistes ces dernières 
                  années, parfois plus violemment encore -, il serait judicieux 
                  que les journalistes évitent le piège tendu en permanence par 
                  ce spécialiste des médias qu’est le chef de file de l’extrême 
                  droite. Pour y échapper, qu’ils n’offrent pas d’eux-mêmes une 
                  image arrogante, qu’ils n’adoptent pas un comportement qui 
                  confond trop souvent un nécessaire travail d’explication sur 
                  le Front national, son histoire, son programme, les hommes qui 
                  l’animent - ce que l’on a pu lire depuis quelques jours dans 
                  les colonnes de nos meilleurs titres - et une agressivité, un 
                  militantisme de la 25e heure qui ne peuvent 
                  qu’alimenter encore le sentiment d’abandon, de mépris qui 
                  nourrit les scores de Jean-Marie Le Pen. 
  
                  
 
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                   DÉCLARATION UNIVERSELLE  DES DROITS 
                  DE L’ÊTRE HUMAIN  |  
              
                
                  
                    - Tout homme a le droit de devenir un être 
                    humain 
 et d’être traité comme tel. 
                     - Tout être humain a droit à 
                    l’indépendance. Considérant que le temps des maîtres et 
                    des esclaves est désormais révolu, nous tenons pour une 
                    prérogative irrévocable que nul ne soit plus jamais astreint 
                    à obtempérer à un ordre ; à s’agenouiller devant une 
                    autorité, quelle qu’elle soit, sociale, politique, 
                    idéologique, religieuse, économique, scientifique, 
                    artistique ; à courber la tête en face d’un prétendu 
                    supérieur ; à manifester des marques de respect ; à 
                    s’inféoder à une personne ou à un système. 
                    
 - Tout être humain a droit au savoir. 
                    Chacun a le droit d’être instruit gratuitement, sans 
                    distinction de sexe, d’âge, de capacité individuelle, de 
                    spécificité géographique, en l’ensemble des connaissances 
                    anciennes et nouvelles, pratiques et théoriques, concrètes 
                    et spéculatives, littéraires, artistiques, scientifiques et 
                    technologiques. 
                    
 - Tout être humain a droit au bonheur. 
                    Le bonheur de l’individu doit être la base et le but de 
                    toute organisation sociale. 
                    
 - Tout être humain a droit à la libre 
                    disposition de son temps. Le temps imparti à l’existence 
                    s’étant trouvé réglé, refoulé et aliéné, jusqu’à ce jour, 
                    par le temps dû au travail, nous sommes en droit de le 
                    reconquérir, afin de le restituer aux sollicitations d’une 
                    vie à laquelle il a été abusivement arraché. 
                    
 - Tout être humain a droit de se déplacer 
                    où et comme il l’entend. Nul ne peut être contrarié dans 
                    la libre disposition de soi. Chacun a donc le loisir de se 
                    déplacer comme il l’entend en vertu d’un droit de nomadisme 
                    que ni frontières, ni contrôles, ni entraves d’aucune sorte 
                    ne sauraient limiter. 
                    
 - Tout être humain a droit à la gratuité 
                    des biens utiles à la vie, à la gratuité des modes de 
                    transports mis en place par et pour la collectivité, à la 
                    libre disposition d’un logement accordé à ses désirs. 
                    
 - Tout être humain a droit à une 
                    nourriture saine et naturelle. Nul n’a à payer par 
                    quelque servilité, redevance ou obligation, le droit de 
                    satisfaire le besoin de se nourrir. Par besoin, il faut 
                    entendre non seulement l’apport des éléments nutritifs 
                    nécessaires à la santé du corps mais aussi la qualité et la 
                    variété des produits cultivés selon ce que la nature offre 
                    de meilleur et le génie humain de plus inventif. 
                    
 - Tout être humain a droit à la santé. 
                    Le droit à la santé n’est qu’une conséquence du droit au 
                    bonheur. 
                    
 - Tout être humain a le droit de jouir 
                    gratuitement des ressources et des énergies naturelles. 
                    
 - Tout être humain a le droit d’exercer un 
                    contrôle permanent sur l’expérimentation scientifique 
                    afin de s’assurer qu’elle sert l’humain et non la 
                    marchandise. 
                    
 - Tout être humain a le droit d’être 
                    lui-même et de cultiver la conscience de sa singularité. 
                    La différence entre les individus tient à la diversité des 
                    modes de vie qu’ils choisissent. Elle ne peut se confondre 
                    avec les classifications auxquelles les civilisations 
                    marchandes recourent pour ranger leurs sociétaires selon les 
                    hiérarchies prescrites par le système d’exploitation : degré 
                    de pouvoir et de richesse, couleur de peau, âge, sexe, 
                    caractère, origine géographique, état social, idéologie, 
                    religion culture, lignage familial, état de santé. 
                    
 - Tous les êtres humains ont le droit de 
                    se grouper par affinité et de substituer aux 
                    gouvernements étatiques une fédération mondiale de petites 
                    collectivités locales où la qualité des individus garantit 
                    l’humanité des sociétés. L’inhumanité ne se discute pas, 
                    elle se refuse. Aucune majorité n’a pouvoir d’imposer les 
                    décrets de la barbarie. Le choix humain d’un seul a plus de 
                    poids que l’inhumaine décision de beaucoup. La qualité de 
                    vie abroge la dictature du nombre et du quantitatif. 
                    
 - Tout être humain a le droit de 
                    construire sa propre destinée. 
                    
 - Tout être humain a le droit de créer et 
                    se créer. Créer est le propre de l’homme. l’exercice de 
                    la création est la seule activité qui soit à hauteur de nous 
                    dispenser de travail et de révoquer la servile habitude de 
                    quémander aide et assistance, si longtemps instillée par 
                    l’exploitation de l’homme par l’homme. 
                    
 - Tout être humain possède le droit de 
                    s’ingérer et d’intervenir partout où le progrès de l’humain 
                    est menacé. Il n’existe ni liberté, ni loi, ni droit 
                    privé ou public, ni excuse, ni protection, ni réserve, ni 
                    exception qui puisse susciter, autoriser, justifier, tolérer 
                    un acte contraire à l’humanité, qu’il soit le fait d’un 
                    gouvernement, d’un état, d’une nation, d’une région, d’une 
                    ethnie, d’une tribu, d’une collectivité, d’une famille, d’un 
                    groupe, d’un individu. A chacun est dévolu le droit de le 
                    dénoncer et d’intervenir avec les moyens dont il dispose et 
                    le secours de la solidarité qu’il éveille, car il n’est 
                    personne qui ne se trouve concerné par une seule barbarie, 
                    soit-elle perpétrée aux dépens d’un seul. 
                    
 - Tout être humain a le droit d’améliorer 
                    son environnement afin d’y vivre mieux. 
                    
 - Tout être humain a droit aux égards dus 
                    à sa sensibilité. Nul n’a à subir le mépris, la menace, 
                    la culpabilisation, le reproche, le jugement. Personne ne 
                    doit tolérer d’être opprimé, brimé, bafoué, harcelé, 
                    commandé, gouverné, insulté, méprisé, traité avec morgue ou 
                    condescendance. Chacun est en droit d’en appeler à la 
                    solidarité sociale pour mettre fin aux agissements des gens 
                    de pouvoir et aux conditions qui leur confèrent une 
                    quelconque autorité. 
                    
 - Tout être humain a droit à une vie et 
                    une mort naturelles. Nous voulons associer 
                    impérativement à la création d’un style de vie le souci 
                    thérapeutique de repousser l’échéance de la mort jusqu’aux 
                    frontières que la nature lui assigne. 
                    
 - Tout être humain a droit à la 
                    paresse. Le privilège de la paresse affinée, c’est 
                    d’empêcher la paresse du désir. 
                    
 - Tout être humain a droit à l’effort et à 
                    la persévérance.
   
                  
  
                  
 
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                   ÇA S’EST PASSÉ UN DIMANCHE…  |  
              
                | 
                   Ce n’est pas pareil, ce n’est pas le 
                  fascisme.  
                  Non, c’est le Canada Dry du fascisme. Pourtant, 
                  l’impensable est advenu et se présente sous les traits 
                  goguenards d’un bonimenteur de café du Commerce - on dirait de 
                  "brasserie" si nous parlions allemand.     
                  Ce n’est pas pareil. On vous dit que ce n’est pas 
                  pareil.  Et puis l’histoire ne recommence jamais 
                  de la même manière. D’ailleurs, les circonstances ne sont pas 
                  semblables : il n’y a pas de chômage ni d’incivilités… et 
                  la France est beaucoup trop fine pour se laisser avoir par un 
                  discours "populiste" du genre enjôleur, vulgaire et menteur. 
                  Seuls les chômeurs et les "sans grade" ont voté  pour lui à 
                  30%.    
                  Ce n’est pas pareil… 
                  Et pourtant, à lire les derniers discours, on reconnaît une 
                  musique déjà entendue, des mots déjà lus dans des livres d’une 
                  histoire qu’on n’enseigne déjà plus. Ce sont les mêmes 
                  manières rassurantes pour passer de rien à la majorité au 
                  Parlement.  La même façon de dire qu’on vient du peuple, 
                  qu’on parle au nom du peuple, qu’on exprime la volonté du 
                  peuple. C’est la même mécanique de la progression avec les 
                  mêmes acteurs : les sociaux-démocrates, les communistes, le 
                  centre et la droite…  
                   Et les autres, rigolards. 
                  
                  
  
                  
 
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                   RESUMÉ D’UNE PAGE DE MANUEL D’HISTOIRE 
                  CONSACRÉE AU 20e SIÈCLE  |  
              
                | 
                    En 1928, en Allemagne, après avoir 
                  raté cinq ans plus tôt un putsch minable, un SDF marginal de 
                  Bavière, né en Autriche en 1889, fait 2,6% aux élections 
                  législatives. La classe politique considère les partisans du 
                  marginal comme des clowns.  
                  Après le putsch, le gouvernement allemand a mis le marginal 
                  en prison et songé à lui faire subir un traitement 
                  psychiatrique. Ce marginal, qui se prétend artiste, s’adonne à 
                  l’aquarelle et remplit plusieurs cahiers d’écolier de sa prose 
                  confuse et obsessionnelle (éditée, ce sera Mon 
                  Combat). 
                  A ces élections de 1928, le social-démocrate Streseman a 
                  été renversé par une majorité plutôt conservatrice. Le 
                  maréchal Hindenburg, vieux soldat de l’Empire détruit par la 
                  défaite de 1918, est président de la République. La campagne a 
                  porté sur deux thèmes : l’insécurité et le chômage (dont les 
                  causes sont attribuées aux influences étrangères). 
                    
                  En 1930, nouvelles élections.  Le petit 
                  parti du taré de Bavière approche des 20% et rentre au 
                  Parlement avec 107 députés. Mais personne ne s’en effraie : il 
                  faut avant tout respecter la démocratie. La droite est 
                  heureuse de s’appuyer sur un bon report de voix. 
                    
                  En 1932, à l'élection présidentielle par 
                  suffrage indirect, le raté (le "caporal de Bohême", comme 
                  l’appelait Hindenburg) arrive en deuxième position. Au second 
                  tour, Hindenburg gagne avec 53% des voix. Par esprit de 
                  classe, les communistes allemands ont maintenu leur candidat, 
                  Thaelmann, mais ont perdu 1,2 million de suffrages entre les 
                  deux tours. Le monde entier respire… et s’habitue à l’air 
                  modeste et à l’imparfait du subjonctif remarquablement manié 
                  par le marginal aux courtes moustaches et à la mèche 
                  rebelle. 
                    
                  Aux législatives qui suivent, malgré une forte abstention 
                  (34%), le parti du marginal Hitler frôle la majorité et le 
                  maréchal Hindenburg appelle le "caporal de Bohême" à la 
                  chancellerie du Reich. 
  
                  
                  
  
                  
 
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                   PÉDAGOGIE A L’USAGE DES PETITS 
                LAPINS  |  
              
                | 
                    Janvier 1933 : Hitler devient chancelier du 
                  Reich 
                    
                  Un mois plus tard 
                    
                  5 mars 1933 : Elections législatives.  
                   Les nazis obtiennent 44% des voix soit, en nombre: 
                  17 217 180 bulletins (5 500 000 suffrages 
                  supplémentaires).  
                  Les socio-démocrates se maintiennent avec 7 100 000 voix. 
                  Les communistes en perdent un million et se retrouvent à 4 800 
                  000. Les Catholiques bavarois et le Parti du Centre ont 
                  respectivement 5 500 000 et 4 500 000. Les 
                  nationalistes (on dirait aujourd’hui les souverainistes) ne 
                  progressent que de 200 000 voix et totalisent 
                  3 160 000 voix (soit 8% des suffrages). Ce sont 
                  eux qui vont faire la décision. Leurs 52 députés 
                  rejoignent les 288 nazis et donnent ainsi la majorité (16 
                  voix) à la coalition conduite par Hitler… 
                  Cependant, celui-ci ne veut pas sortir de la "légalité" : 
                  il imagine de faire voter un "décret d’habilitation" lui 
                  donnant le pouvoir total pour "quatre ans" et mettant le 
                  nouveau Parlement "en vacance". Pour ce, il lui est nécessaire 
                  d’obtenir une majorité des deux tiers. Il l’obtient en faisant 
                  arrêter les 81 députés communistes (suspectés de complicité 
                  dans l’incendie du Reichstag - 27 février 1933) et en 
                  interdisant l’entrée de la salle provisoire (opéra Kroll) à 
                  certains députés socio-démocrates. Seul, le socialiste Otto 
                  Wells peut se dresser contre Hitler : 
                  
                    " Nous… faisons le vœu solennel de défendre les principes 
                    d’humanité et de justice, de la liberté et du socialisme. 
                    Aucun acte d’habilitation ne peut vous donner le pouvoir de 
                    détruire des idées qui sont éternelles et 
                    indestructibles."  
                  Hitler trépigne de rage : 
                  
                    " L’étoile de l’Allemagne se lève et la vôtre se couche. 
                    Le glas de votre mort a sonné. Je ne veux pas de vos voix. 
                    L’Allemagne sera libre, mais sans vous !"  
                   L’acte d’habilitation de Hitler est acquis par 441 voix 
                  contre 84 voix des socio-démocrates encore libres. La droite 
                  "souverainiste" et le centre se sont 
                  couchés.
 
  … et après 
                   Les communistes ont été anéantis. Ceux qui n’ont pas 
                  été assassinés dans des conditions horribles sont conduits 
                  dans l’un des premiers camps de concentration ouverts sur les 
                  landes de Luneburg (nord-ouest de l’Allemagne) ou à 
                  Sachsenhausen - ou encore sur des pontons (vieux rafiots) en 
                  mer Baltique. 
                  Les socialistes vont bientôt les rejoindre (tout ça en 
                  mai-juin 1933) après avoir cru qu’ils pourraient composer avec 
                  les nazis. Ils ont cessé de voter contre ce que Hitler leur 
                  fait avaler. Ils proposent des compromis. Hitler les injurie. 
                  La police saisit leurs journaux et confisque leurs biens. Le 
                  parti social-démocrate est dissous car "subversif et hostile à 
                  l’Etat". 
                  Quand les militants et dirigeants socio-démocrates arrivent 
                  à leur tour dans les camps, les gardiens (qui sont aussi la 
                  première version des SS) les rouent de coups et les livrent… 
                  aux détenus communistes en excitant les excités (la vieille 
                  haine stalinienne contre les "sociaux-traîtres" joue à 
                  plein). 
                  C’est à cette époque-là qu’est composé le Chant des Marais 
                  sur un vieil air populaire allemand. 
                   … et après 
                    
                  1er mai 1933 :  Recevant les délégués ouvriers 
                  rassemblés à Berlin-Tempelhof pour la "Journée du Travail 
                  national", Hitler dit : 
                  
                    " Vous verrez combien est inique et injuste l’affirmation 
                    selon laquelle la révolution est dirigée contre les 
                    travailleurs allemands. Tout au contraire (…) Honneur au 
                    travail et respect aux travailleurs ! " 
                       
                  Un peu plus tard, le Dr Ley (à qui Hitler a confié la 
                  direction du Front du Travail) : 
                  
                    " Travailleurs! Vos institutions sont sacrées pour nous 
                    autres nationaux-socialistes. Je suis moi-même le fils d’un 
                    pauvre paysan et je comprends la pauvreté… je sais comment 
                    le capitalisme anonyme vous exploite.  Travailleurs! je 
                    vous le jure, non seulement nous maintiendrons tout ce qui 
                    existe, mais nous étendrons encore la protection et les 
                    droits des travailleurs. "  
                  Trois semaines plus tard… la grève devient illégale et les 
                  conventions collectives sont supprimées. Seul le patron a le 
                  droit désormais de décider. Les syndicats sont supprimés 
                  (leurs dirigeants assassinés ou emprisonnés). 
                    
                  … et après 
                    
                  Discours du 6 juillet 1933 : Hitler parle en ces termes 
                  aux gouverneurs des Etats allemands (depuis peu choisis parmi 
                  les nazis) : 
                  
                    " Le flux de la révolution (nationale-socialiste) doit 
                    être guidé dans le canal sans danger de l’évolution. Nous ne 
                    devons pas congédier un homme d’affaires s’il est un bon 
                    homme d’affaires, même s’il n’est pas encore un 
                    national-socialiste, et surtout pas si le 
                    national-socialiste qui doit prendre sa place ne connaît 
                    rien aux affaires. (…) Les points de notre programme ne nous 
                    obligent pas à nous conduire comme des imbéciles et à tout 
                    bouleverser mais à réaliser soigneusement et prudemment nos 
                    projets. A la longue, notre pouvoir politique sera d’autant 
                    plus sûr que nous aurons mieux réussi à lui donner un 
                    soutien économique. "  
                   … et avant  
                    
                  Citation de William Shirer extraite de Le 
                  IIIe Reich (Stock, 1967), page 263. 
                  
                    " Le soir du 10 mai 1933, environ quatre mois et demi 
                    après que Hitler fut devenu Chancelier, une scène se déroula 
                    à Berlin comme on n’en avait pas vu dans le monde occidental 
                    depuis le Moyen Age. Vers minuit, une retraite aux flambeaux 
                    dans laquelle défilaient des milliers d’étudiants vint 
                    s’arrêter sur une place de Unter den Linden, en face de 
                    l’Université de Berlin. A l’aide des torches, le feu fut mis 
                    à un énorme tas de livres rassemblés là et, quand les 
                    flammes montèrent, d’autres livres furent jetés dans le 
                    brasier, et finalement quelque vingt mille volumes furent 
                    brûlés. L’incendie des livres avait commencé. 
                    " Parmi ces livres jetés dans les flammes à Berlin ce 
                    soir-là par de joyeux étudiants, sous l’œil approbateur du 
                    Dr Goebbels, il y en avait qui avaient pour auteurs des 
                    écrivains de réputation mondiale. Parmi les écrivains 
                    allemands, il y avait Thomas et Heinrich Mann, Léon 
                    Feuchtwanger, Jakob Wassermann, Arnold et Stefan Zweig, 
                    Erich Maria Remarque, Walther Rathenau, Albert Einstein, 
                    Alfred Kerr et Hugo Preuss - ce dernier étant le lettré qui 
                    avait rédigé la Constitution de la République de Weimar. 
                    Mais on ne brûla pas seulement des ouvrages de douzaines 
                    d’écrivains allemands. Bon nombre d’auteurs étrangers 
                    étaient, eux aussi, compris dans la liste : Jack London, 
                    Upton Sinclair, Margaret Sanger, H.G. Wells, Havelock Ellis, 
                    Arthur Schnitzler, Freud, Gide, Zola, Proust. Suivant les 
                    termes d’une déclaration d’étudiants, était condamné à être 
                    détruit par les flammes tout livre qui a une action 
                    subversive sur notre avenir ou porte atteinte aux racines de 
                    la pensée allemande, du foyer allemand, et des forces 
                    motrices de notre peuple. "  
                    
                  … on peut aussi méditer ceci : 
                    
                  
                    " L’âme du peuple allemand peut de nouveau s’exprimer. 
                    Ces flammes n’illuminent pas seulement la fin définitive 
                    d’une ère ; elles éclairent aussi l’ère nouvelle. "  
                    Discours du Dr Goebbels, ce même soir, à ces mêmes 
                    étudiants. 
                       
                  (à suivre, car à chaque jour suffit son 
                  cauchemar) 
                  
  
                  
                  
  
                  
 
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                   HUMILITÉ  |  
              
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                   Si l'on parvient à casser la sombre canaille Le Pen dans 
                  les urnes, nous ne serons qu'au début d'une longue marche. Et 
                  un début ne commence pas par des incantations. Des certitudes 
                  lancées aux masses ignorantes et coupables. Des concepts de 
                  cristal jetés comme des miettes d'intelligence à ce "salaud de 
                  peuple". 
                  Commençons par le B A BA et quelques exercices d'humilité. 
                  D'écoute. De réapprentissage de la démocratie et de la 
                  république. Marcel Gauchet a raison : nous apprenons en 
                  ce moment à vivre la démocratie vraie. Dure . Pas celle bien 
                  verrouillée par les certitudes de progrès et de science 
                  d'avant-hier. Non, une démocratie dépouillée des 
                  transcendances. Des disciplines de parti, de croyances, 
                  d'obeissance, et d'idéologie. Une démocratie nue. Et c'est 
                  difficile. Nous avons souhaité une société ou l'individu soit 
                  au centre, le réseau en travers et la politique sur les 
                  marges. Très bien. Ça a du bon mais ça a aussi un prix. Celui 
                  de la désarticulation des unités et des évidences partagées, 
                  de la fragmentation du Droit, de l'explosion des petites 
                  maisons d'intolérance, religieuses, sociales, corporatives, où 
                  nous nous trouvons au chaud ou au froid. Le plus souvent au 
                  tiède. Reste à trouver de la colle pour que la tour de Babel 
                  tienne debout. Pour que le mille-feuille soit digeste. Pour 
                  que la pièce montée implique les uns et les autres : la 
                  crème fouettée des élites, le caramel des sous-officiers et la 
                  farine des faubourgs.  
                  Ce qui est en cause, ce n'est pas le capitalisme en soi, la 
                  flexibilité en soi, l'État providence en soi, l'individualisme 
                  en soi, la précarité en soi, c'est d'abord le processus de 
                  relégation dans lequel nous plongeons les micro-réseaux qui ne 
                  font plus société. Sans diplôme, un individu est aujourd'hui 
                  cantonné au même sous-statut social toute sa vie sauf miracle. 
                  Sans revenu suffisant, un petit proprio qui a épargné toute sa 
                  vie n'a pas les moyens de s'extraire d'un territoire où règne 
                  l'insécurité sociale et physique. A l'autre bout de la chaîne, 
                  l'élite est reléguée dans une sphère confortable. En 
                  stabulation.  
                  Cette castisation des statuts a contribué à faire infuser 
                  les contentieux, les peurs, les craintes et les muettes 
                  tragédies sans que jamais elles ne trouvent vraiment de 
                  relais. Le vote Le Pen, c'est aussi ça. Ce thermomètre de 
                  notre cécité à tous. Il est frappant d'observer dans les 
                  témoignages ces drames recuits, ces sentiments d'abandon, de 
                  trahison qui n'expriment rien d'autre qu'une demande d'écoute 
                  déçue depuis des décennies. Le tout mis bout à bout fait 
                  poudrière car toutes ces exigences sont contradictoires. Or 
                  l'État providence, contrairement à ce que pense la gauche, ne 
                  peut plus les satisfaire comme le ferait un grand Léviathan 
                  rêvé en 1848. La droite, puis les socialistes, et derrière eux 
                  la techno structure, ont passé leur temps à diviser pour 
                  régner. A mouliner de la tactique sociale sans stratégie 
                  d'émancipation. Et puis peu à peu, ce devenait inutile. Jospin 
                  a repris le pays en main en vantant un Etat volontariste au 
                  pire de la crise avec les emplois jeunes et les 35 heures. 
                  Fort bien. C'était nécessaire. Sauf que ce tout-Etat n'a cessé 
                  de décevoir par la suite ses obligés en croyant les 
                  combler : les profs pourtant aidés se sentent abandonnés, 
                  les jeunes qui ont voté ont voté d'abord Le Pen…  
                  Nous ne sommes même plus dans une société de classes, mais 
                  quasiment dans une société d'Ancien Régime où les 
                  corporations, les ordres, les privilégiés, petits et grands, 
                  stérilisent la représentation en en confisquant les strates. 
                  En l'immobilisant. Dans des bunkers où tout un chacun trouve 
                  des petites satisfactions et une infinie inquiétude.  
                  Les petites frappes philosophantes qui ne voient que 
                  complot dans "l'idéologie sécuritaire" de la droite française 
                  ou de la gauche anglaise sont sympathiques s'ils pensent à la 
                  préservation des libertés civiles. Mais ils sont 
                  irresponsables s'ils ne comprennent pas que c'est sur cette 
                  panique, réelle ou présumée, que la petite classe moyenne, la 
                  moyenne moyenne et le peuple des employés peuvent aujourd'hui 
                  échanger un peu. Dialoguer un peu.. Elaborer un peu.. Laisser 
                  ce bâton de merde à la droite ou à Le Pen ou à des tribus 
                  néolithiques gauchistes, est suicidaire. Il faut le prendre à 
                  pleines mains.  
                  Car l'insécurité de nos contemporains les plus exposés est 
                  aujourd'hui dans les têtes et dans le ventre.. Insécurité du 
                  trajet au boulot ou vers chez soi, insécurité du revenu, du 
                  statut, de la solidarité, de la retraite, pour les enfants, 
                  les parents et pire encore insécurité d'un monde traumatisé 
                  par le 11 septembre. Réduire le périmètre de l'Etat providence 
                  qui n'en peut mais sans le dire vraiment et sans promouvoir de 
                  nouveaux continents d'autonomie, ne donner comme perspective 
                  que l'auto-responsabilité de soi-même amène à une insécurité 
                  de l'intime comme l'a fort bien montré Alain Erhenberg. 
                  Aujourd'hui, on transfert vers les psys la douleur de 
                  l'individu souverain et bunkerisé. On le laisse, dans la 
                  réorganisation du travail, se débrouiller avec 
                  l'auto-performance. Avec lui-même. C'est dégueulasse.  
                  Sécuriser les trajets professionnels, flexibles ou non, 
                  comme le met en avant un de nos très grands juristes Alain 
                  Supiot, ignoré par les clercs en cours, faire tomber les 
                  lignes Maginot des métiers qui refoulent les candidats non 
                  estampillés, redonner de la 2e chance, valider les 
                  acquis, faire de la revendication entrepreneuriale une 
                  exigence démocratique, élargir les autonomies du tiers secteur 
                  sans les vassaliser aux collectivités publiques, sont parmi 
                  les premières idées qui viennent en tête. De vieilles idées 
                  déjà. Mais ce ne sont là que pistes sur le front du travail. 
                  Reste à trouver les instances pertinentes de délibération pour 
                  repenser le "Faire France". Par le local ? Le 
                  national ? L'Europe ? Le professionnel ? Peu 
                  importe, il faut de ce point de vue aller vers une 
                  Constituante. Pas pour opter entre régime parlementaire ou 
                  présidentiel mais pour refonder les corps intermédiaires qui 
                  ne soient pas des corporations d'ancien régime. Mais des 
                  mixers à intérêt général. On disait des générations de l'Urss 
                  des années trente et cinquante qu'elles avaient laissé à leurs 
                  fils et petits-fils une ruine et des dettes. Qu'elles avaient 
                  failli. La génération soixiante-huit a fait tout de même 
                  mieux. Mais elle laisse en 2002 à ses enfants un pays où 20% 
                  et plus sont des électeurs de Le Pen. C'est à pleurer. Cette 
                  génération qui a beaucoup desserré les mailles de la 
                  démocratie d'autorité et réamorcé l'invention sociale s'est 
                  racornie dans ses certitudes. S'est persuadée qu'elle avait le 
                  monopole de la réforme. Elle doit passer la main. Ou donner un 
                  coup de main qui soit autre chose qu'un geste bienveillant. 
                  Que le don de quelques boucliers du temps jadis.  
                  No Passaran, franchement, c'est court.  
                    
                    
                    
                  
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                  qu'elles ne soient pas mises insidieusement au service d'un 
                  totalitarisme économique, politique, social ou 
                  psychologique. 
                  L'e.lectro/laboratoire Démocraties Directes 
                  est un espace libre. Même si le slogan “interdire d’interdire” 
                  est une limite sémantique, Démocraties Directes interdit les 
                  idées propagatrices de haine, de non-respect de l'être humain, 
                  de toute forme de totalitarisme. Ces textes seront rejetés 
                  dans l'égout de l'Histoire...  | 
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