Nous sommes un réseau de citoyens actifs composé d’académiciens, de spécialistes des processus sociaux de la région andine, de chercheurs dans le secteur des cultures « illicites », de leaders agraires et d’activistes pour la paix ; se sentant interpellés par le sort réservé à nos pays et à leurs populations. Notre initiative est survenue suite à la militarisation croissante et à la destruction sociale et environnementale de la Région Andine. Initialement, nous avons formé le Réseau Plan Colombie et Cultures Illicites afin d’unir nos efforts et d’échanger des informations et analyses destinées à imaginer des issues et options face à l’escalade du conflit armé interne, à l’incrimination des indigènes et des paysans cultivateurs de coca, à la Guerre Chimique et aux menaces de Guerre Biologique.

Avec Mama Coca nous avons voulu proposer un espace au débat public, fondé sur la complexité et les diverses expressions de la Guerre à la Drogue. En tant qu’alternative à la réponse militaire du « Plan Colombia » et aux plans régionaux d’escalade militaire régionale –telle l’Initiative Andine Antidrogue- nous cherchons à déterminer des propositions viables surgissant de l’expérience directe de ceux qui se voient soumis à cette guerre, à ces mesures d’incrimination et de criminalisation. Notre page d’articles spécialisés est une volonté manifeste d’échanger avec nos collègues chercheurs, activistes et journalistes, des éléments de réflexion pour que nous concevions collectivement des solutions pacifiques viables.

Les liens tissés entre ceux qui ont initié cet espace sont dus aux sages appréciations et à la vision d’avenir du co-coordinateur du Collectif Mama Coca Darío González Posso ; à la stimulation de Gonzalo Sánchez, la collaboration d’académiciens de l’Institut d’Etudes Politiques et de Relations Internationales (IEPRI) de l’Université Nationale de Colombie et d’académiciens tels que Jairo Estrada, Jaime Caycedo et autres de la même université. Les appels au pragmatisme de la part de Ricardo Ávila et la vision alternative de Margarita Serje y ont également contribué ; ainsi que la générosité de ceux qui ont envoyé leurs articles pour cette publication et pour celles à suivre, Bruce Bagley, Charles Bergquist et autres académiciens états-uniens, canadiens et français ; de même que les réponses spontanées et opportunes comme celles de l’économiste Pierre Salama et d’Alain Labrousse, fondateur de l’ancien OGD. L’ouverture que nous procure la France en tant que lieu de rencontre de multiples influences, l’Institut des Hautes Etudes de l’Amérique Latine (IHEAL) et son apport à l’interdisciplinarité des études sur l’Amérique Latine ainsi que son directeur Jean-Michel Blanquer ont aussi participé à la création de ces liens. Nous les devons encore aux chers amis du collectif Mama Coca, à nos collègues péruviens Baldomero Cáceres, Nancy Obregón Peralta, Hugo Cabieses et Ricardo Soberón ; à nos collègues Boliviens Mauricio Mamani et le Yatiri Carlos Yujra ; à des chercheurs tels que María Clemencia Ramírez, Bernardo Pérez Salazar et Henry Salgado Ruíz ; à la bataille livrée par Yamile Salinas, Astrid Puentes et Elsa Nivia (Rapalmira) avec leurs études fondées sur les fumigations ; au chemin d’alternatives pour la paix ouvert par Anthony Henman, Camilo González Posso et de studieux activistes européens et états-uniens ; au travail dévoué de traduction de Mónica Juliana Lalinde et à l’appui linguistique de Jean-Marc Langé ; aux apports de valeur du Réseau de Cultures et à l’appui technique d’Andrés A. Medina ; au leadership social des amis de Mama Coca David Curtidor, Fabiola Piñacué et Alejandro Mejía ; à l’intérêt de nos lecteurs et à la volonté qu’ils nous insufflent, enrichissant nos connaissances et notre portée. ; à tant d’autres qui, avec leurs appréciations et apports ont fait possible la coordination de ce projet par María Mercedes Moreno.

Nous aimerions que Mama Coca serve de lieu de convergence à tous ceux qui sont intéressés en penser, instruire, écrire et informer en vue de réorienter les plans régionaux vers une construction de sociétés plus justes et pluralistes où le conflit inhérent à celles-ci puisse se résoudre de manière pacifique.

Nous comptons sur vous, sur votre intérêt, participation et initiatives et attendons vos articles, collaborations et suggestions. Merci de vous adresser pour cela à l’adresse mèl suivante : mmm@mamacoca.org

Mama Coca se fonde sur le/un rêve où un autre monde est possible et veut remercier la Fondation  Tides d’avoir fait possible la pluralité de ce rêve.

—COMMUNIQUE—

Mama Coca voudrait préciser qu’elle est un collectif de nature civile, avec une entité organisatrice propre qui agit de manière totalement autonome d’autres institutions et indépendamment de tout mouvement ou parti politique. Les documents mis en circulation, publiés et rédigés par ceux qui composent cette équipe ne compromettent pas le point de vue pluraliste du collectif, sauf si cela est indiqué expressément.